Chapitre 1 – L’EMBALLAGE
Si nous sommes tous convaincus que l’Évangile est bien le plus beau message au monde, nous devons constater que, trop souvent, sa présentation est loin d’être la meilleure au monde.
Le trésor est magnifique mais l’emballage laisse parfois à désirer.
Imaginez que j’aie acheté pour l’anniversaire de ma femme un cadeau. Je sais qu’il va lui faire plaisir. Je n’ai toutefois pas eu le temps de trouver du papier cadeau. Je prends alors ce que j’ai sous la main : un journal que je trouve dans ma poubelle de bureau. J’emballe le précieux cadeau. Je le cache derrière mon dos, tout en chantant : « Joyeux Anniversaire chérie… ! »
Au moment de lui offrir le présent, je me rends compte qu’elle n’est pas vraiment impressionnée par mon empaquetage de bas de gamme. Elle n’est même pas vraiment pressée de l’ouvrir… Yukki, mon épouse tient entre ses mains un cadeau magnifique mais dans un triste emballage.
Si l’Évangile est vraiment le plus beau cadeau que l’on puisse offrir, il nous faut tout faire pour que la présentation du message soit la plus belle qui soit.
Le comédien et conteur français Alain Combes, qui fut l’un des intervenants à la formation ‘Pratique et Éthique de la Communication’ que j’ai suivi en Suisse, écrit dans son livre ‘L’oralité de la prédication’ :
« Tout entier braqués sur le contenu du message délivré, nous portons parfois peu d’intérêt à la manière dont il est – justement – délivré. Pourtant le souci du contenu ne peut exister sans les soucis de la forme orale, de la pratique physique, physiologique et même artistique qui s’exprime dans l’oralité. Le message est porté, formé (ou déformé) par l’énergie du prédicateur, par sa diction, sa voix, son comportement, par l’intelligence et les nuances qu’il donne à travers sa capacité expressive. »
« Le Royaume des cieux est encore semblable à un trésor enfoui dans un champ… » ( Mt 13, 44)
Chapitre 2 – LE PLONGEOIR !
La statistique reste inchangée: environ 77 % des gens souffrent d’anxiété d’élocution, la peur de prendre la parole en public.
La glossophobie arrive souvent en tête des peurs des Français.
Selon certains sondages, à la question : « Qu’est-ce qui vous fait le plus peur dans la vie ? », plus de la moitié des personnes interrogées répondent : parler en public. C’est pire que la phobie des araignées et des serpents, ou la peur de prendre l’avion, ou même de se noyer !
Sur le Net circule une histoire racontant que, lors d’un enterrement, certaines personnes préféreraient se retrouver dans le cercueil plutôt que de prendre la parole pour l’oraison funèbre !
Le diable et ses démons feront tout pour maintenir dans cet état de peur ceux que le Saint-Esprit appelle à proclamer la Bonne Nouvelle !
Ils feront tout pour paralyser ceux qui n’ont encore jamais annoncé l’Évangile en public, mais aussi ceux qui prêchent déjà depuis longtemps.
Des millions de croyants à travers le monde sont enfermés dans la prison de la glossophobie. Ils ont pourtant dans leur cœur un message brûlant, mais la peur les tient prisonniers.
Dieu soit loué : depuis déjà 2000 ans, la porte de cette prison est grande ouverte ! Depuis que Jésus a déclaré : « Allez par tout le monde et prêchez la Bonne Nouvelle ! », Dieu nous appelle à nous lever, à sortir du cachot et à courir dans notre appel.
Quand j’étais jeune garçon, à Clermont-Ferrand, j’allais souvent à la piscine. Je savais nager mais n’osais pas m’élancer du plongeoir qui s’élevait au-dessus du grand bassin.
Un jour, frustré de voir les autres enfants prendre plaisir à sauter, j’ai décidé de gravir, à mon tour, les marches. Je tremblais à chaque pas. Je tremblais davantage encore quand je suis finalement arrivé sur le plongeoir.
La peur au ventre, j’aurais préféré redescendre sur la terre ferme. Je crois que c’est la crainte de passer aux yeux des autres pour une poule mouillée (et je n’étais pas encore mouillé !) qui m’a retenu.
J’ai pris mon élan et sauté. Après ce qui m’a semblé une éternité, mes pieds ont fendu l’eau. Je suis ressorti du bassin, un peu sonné mais tellement heureux. Je crois que j’ai passé le reste de la journée à sauter du plongeoir.
Ce jour-là, j’ai décidé de ne pas laisser la peur me paralyser. En m’élançant au-dessus du grand bassin, j’ai noyé la peur !
Alors que vous vous dirigez pour la première fois ou la centième fois vers le pupitre pour prendre la parole, regardez vos craintes finir au fond de l’eau !
« En effet, ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (2 Timothée 1 v 7)
Je vous invite à noter maintenant sur une carte une ‘déclaration de foi’ : quelques lignes à proclamer à haute voix pour faire taire la glossophobie. Par exemple : « Je ne laisserai pas la peur de proclamer La Parole de Dieu me tenir prisonnier. » Ou « Avec l’aide du Saint-Esprit, je sauterai du plongeoir ! »
Chapitre 3- LE PUZZLE
Lorsque j’étais enfant, je voyais souvent mon papa préparer ses prédications sur le bureau, dans sa chambre. C’est là, seul avec Dieu, qu’il trouvait l’inspiration.
Quand, des années plus tard, vint mon tour de travailler sur un sermon, je me suis rendu compte que m’asseoir à mon bureau n’était pas nécessairement le meilleur endroit.
C’est en me promenant dans la nature, ou même en nageant, que les pensées pour une prédication se formaient en moi.
Et pour vous, à quel endroit ou à quel moment de la journée trouvez-vous l’inspiration ? Essayez différentes options pour découvrir là où vous vous sentirez le plus à l’aise.
Je note sur une feuille les idées qui sont comme les premiers morceaux d’un puzzle. Un puzzle qui s’élargira au fil des jours, jusqu’au moment où toutes les pièces seront finalement réunies.
« Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y prend point garde. » ( Job 33 : 14)
Les idées (comme les pièces d’un puzzle) ne viennent pas nécessairement dans le bon ordre. Peu importe, petit à petit, conduit par l’Esprit, votre sermon sera complété.
Je garde dans un dossier ‘Sermons potentiels’, des feuilles avec des idées de prédications. Chaque feuille ressemble à une boîte de puzzle. Certains de ces puzzles spirituels sont à peine commencés, d’autres sont presque terminés. J’ai des prédications de 50 pièces (pour les fois où je n’aurais que 10 minutes pour prêcher) et des prédications de 300 pièces pour le message d’un culte par exemple).
Avant même de commencer votre puzzle, vérifiez certains points importants : connaissez-vous l’âge de votre public, savez-vous où vos auditeurs en sont dans leur parcours de foi.
Il est important d’être bien briefé en amont… Il n’y a rien de plus gênant que de se trouver devant un auditoire qui est différent de ce que vous aviez envisagé…
N’attendez pas d’avoir tout de suite toutes les pièces du puzzle. Commencez déjà avec les quelques pensées que le Seigneur a déposé sur votre cœur…
Chapitre 4 – LA RÉPÉTITION.
Une bonne manière d’être plus à l’aise face à l’auditoire, c’est de vous entraîner chez vous ‘dans les conditions du direct’.
Dans votre bureau ou votre chambre, face au miroir ou au mur. Debout, pratiquez à haute voix en visualisant vos auditeurs.
L’avantage de répéter seul chez soi, c’est que vous pouvez vous tromper autant de fois que vous le voulez ! C’est plus gênant par contre quand c’est face à l’auditoire !
Pour avoir répété chez vous, le jour ‘j’ vous serez :
– plus naturel,
– à l’aise pour improviser, si nécessaire,
– et mieux à même de gérer une situation inattendue.
Quand je prends conscience du ministère auquel Dieu m’a appelé, je vais investir le temps qu’il faut pour bien préparer chaque message.
Paul disait au jeune prédicateur Timothée : « …applique-toi à lire les Écritures dans l’Assemblée, à encourager, à enseigner. Ne négliges pas le don que tu as reçu… » 1 Timothée 4 : 13,14
Je vous conseille aussi de répéter à haute voix le passage biblique. Souvent, quand j’entends un prédicateur buter sur les mots au moment de la lecture, je me dis ‘ Sans doute qu’il n’a pas répété à l’avance le texte à haute voix.’
Quand c’est possible, j’aime réviser mon message dans la salle encore vide. La veille, par exemple, et prêcher face à des chaises vides. Je serai alors plus confiant quand je me retrouverai au même endroit, le jour de la réunion.
La règle est la même si vous avez un interprète. Exercez-vous en amont avec celui ou celle qui vous traduira.
Si vous, vous connaissez bien votre sermon, lui, non. L’interprète a besoin d’être à l’aise comme vous, face à l’auditoire. Vous lui rendez un énorme service en répétant avec lui. Ne vous contentez pas de lui décrire les grandes lignes de ce que vous allez dire ou de lui envoyer à l’avance les notes du message. Ce n’est pas suffisant ! Il n’y a pas de pire scénario pour l’orateur que de faire la connaissance de son interprète alors que la réunion a déjà commencé, et d’essayer, au premier rang, de lui expliquer (alors que le groupe de louange est déjà sur les chapeaux de roues !) le contenu du message !
S’il est frustrant, pour l’interprète, de découvrir votre prédication en même temps que l’auditoire, il est tout aussi frustrant de prêcher avec un interprète qui se retourne constamment pour vous demander de répéter ce que vous venez de dire.
À l’étranger, j’insiste fortement pour rencontrer à l’avance celui ou celle qui me traduira afin qu’à deux, nous puissions répéter l’ensemble de mon intervention. (En plus, vous serez l’un et l’autre bénis d’avoir proclamé la Parole de Dieu avant même que la réunion n’ait commencé !)
Le pasteur José Almeida est parmi les meilleurs interprètes avec lesquels j’ai exercé. Je garde de si bons souvenirs de nos tournées d’églises au Brésil. Nous avions si bien préparé les différentes interventions que nous étions sur l’estrade comme deux patineurs sur glace. La symbiose était telle qu’il semblait que l’auditoire n’entendait plus deux voix, ou même deux langues, mais une seule.
Je me souviens d’une rencontre de jeunesse, il y a des années, aux Pays-Bas. À mi-chemin dans la prédication, le jeune homme qui traduisait en néerlandais, s’est rendu compte que les jeunes à qui je m’adressais en anglais comprenaient parfaitement ce que je disais. Il s’est gentiment éclipsé pour me laisser seul continuer à prêcher !
Chapitre 5 – LA PRIÈRE
Dès que vous savez que vous allez prêcher quelque part, placez-vous chaque jour devant Dieu.
Priez constamment pour cette intervention. Priez non seulement quand vous vous asseyez pour préparer le message, mais tout au long de la journée : en voiture, en faisant les courses, en préparant le repas…
« Priez sans cesse. Remerciez Dieu en toute circonstance : telle est pour vous la volonté que Dieu a exprimé en Jésus-Christ. » ( 1 Thessaloniciens 5 : 17-18)
Priez pour l’auditoire, pour des cœurs attentifs et ouverts. Priez pour votre propre cœur : qu’il soit rempli d’amour, humble et ouvert à la direction du Saint-Esprit.
Trempez votre sermon dans la prière !
Sollicitez des amis chrétiens pour qu’ils vous rejoignent dans l’intercession. Indiquez-leur à quel moment précis vous allez prendre la parole. Demandez-leur s’ils peuvent également prier pendant la durée de votre intervention. De la même manière qu’un chirurgien demanderait à des proches de prier pour la sagesse de Dieu pendant qu’il opère un malade.
Mon épouse et moi tenons toujours informés nos partenaires de prière de nos différents déplacements d’églises. Nous leur donnons aussi l’heure précise où nous devons prendre la parole.
Ne vous contentez pas de remplir votre réservoir spirituel avec le pasteur et le groupe de louange 15 minutes avant le début de la rencontre. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant. C’est au cours des jours ou des semaines précédant la réunion qu’il vous faut remplir ce réservoir. Faites le plein de carburant spirituel avant de prendre la route vers l’estrade !
C’était en 2016. Je venais d’atterrir à Paris-Charles-de-Gaulle après un vol en provenance du Cambodge. J’étais venu prêcher pour le week-end de Pâques à l’Église Paris-Métropole, dans le quartier de la Bastille.
J’étais face à plusieurs défis : le décalage horaire après un très long voyage, le fait que je prêchais à cette époque peu en français et, dernier défi non des moindres, le fait qu’il m’avait été demandé de prendre la parole deux fois le vendredi, une fois le samedi et trois fois le dimanche.
Le dimanche après-midi, après ma dernière intervention, je me suis rendu compte que j’étais encore en forme. J’étais même prêt, s’il le fallait, à remonter sur l’estrade !
Je me tourne vers Didier Biava, l’un des responsables de l’assemblée :
« C’est étonnant, je ne suis pas fatigué ! »
Le pasteur Biava m’indique alors une pièce tout à l’arrière de la grande salle. « Dans cette petite salle, Timothée, une équipe d’intercesseurs s’ est retrouvée à chaque réunion. Toutes les fois où tu as pris la parole, ils t’ont soutenu. Ces frères et sœurs ne se sont arrêtés de prier qu’au moment où tu as terminé de prêcher ! ».
Si tous les pasteurs pouvaient suivre l’exemple de cette église ! Si chaque prédicateur pouvait être soutenu de cette manière !
« Aaron et Hur soutenaient les mains de Moïse, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi, elles restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil… » Exode 17 v 14.
Avez-vous trouvé votre Hur et votre Aaron, ces volontaires (qui peuvent se retrouver dans le bureau du pasteur ou dans l’une des pièces de l’école du dimanche) pour tenir vos mains pendant toute la durée de votre message ?
La rencontre ‘Al Maghreb’ , organisée chaque mois à Mulhouse pour les Nord-Africains, fait partie de ces rares lieux de cultes où une réunion d’intercession se tient parallèlement au rassemblement.
Une réunion d’intercession n’aura aucun impact sur le budget de l’église, mais aura sans aucun doute un impact dans le cœur des auditeurs.
Chapitre 6 – LA MISE EN BOUCHE
Quand on sert des ‘mises en bouche’ au début d’un repas, c’est pour mettre l’eau à la bouche, ouvrir l’appétit.
Lorsque vous commencez une prédication, les deux ou trois premières phrases sont une façon d’ouvrir l’appétit de vos auditeurs, une manière de leur donner envie de partager avec vous le repas que vous avez préparé.
Éveillez chez eux la curiosité. Donnez-leur envie de vous écouter.
« …une parole dites à propos est agréable. » (Proverbes 15/23)
Cela peut passer par une petite anecdote, un mot d’humour, ou une citation. La mise en bouche est une façon de créer un lien avec l’auditoire ou de briser la glace (s’il y en avait !).
J’ai remarqué que les meilleures entrées en matière ne sont pas toujours celles que j’avais préparées. Les plus pertinentes viennent après avoir observé l’endroit où je me trouve, ce qui s’est dit ou chanté avant que je ne prenne la parole.
Je pourrais dire par exemple :
« En entrant ici tout à l’heure, je discutais avec un jeune couple qui… »
« J’ai beaucoup aimé les paroles du dernier chant… »
Lors d’une rencontre dans une église mennonite, j’avais été touché par les paroles d’un chant : ‘Voici l’aurore d’un jour nouveau… ’. Ce qui m’a permis de ‘saisir la balle au bond’ et d’introduire mon message en disant : ‘Aujourd’hui, Dieu vous invite à passer de l’horreur à l’aurore ’ . Ces quelques mots m’ont ouvert la porte de la prédication.
Je prêchais à l’occasion d’un culte en Franche-Comté. J’avais appris que je me trouvais dans la région où les températures, en hiver, sont les plus basses du pays. J’ai pris le micro en disant : « Bien que je me trouve ce matin dans l’une des villes les plus froides de France, je ressens parmi vous beaucoup de chaleur’.
En introduisant un message de cette façon, vous montrez que vous n’êtes pas à tout prix accroché à vos notes, mais que vous êtes connectés mais que vous êtes en connexion avec l’endroit et avec les gens qui vous accueillent.
En revanche, il m’est arrivé de rater le coche. Je pense à ces deux occasions où l’église traversait une période de deuil. Dès mon arrivée sur l’estrade, je suis parti sur les chapeaux de roues. Il aurait été plus sage de débuter de façon plus sobre en tenant compte du fait que cette assemblée venait de perdre l’un des siens. La mise en bouche n’avait pas très bon goût !
« Une personne sage réfléchit avant de parler. Ainsi, elle peut convaincre les autres par ses paroles. » ( Pro 16 v 23)
Avant de prendre la parole, regardez autour de vous. Observez. Écoutez. Demandez au Saint-Esprit de vous inspirer les mots justes pour créer cette passerelle entre vous et l’auditoire.
Chapitre 7 – LA PASSION
Si je prêche sur un thème qui me passionne, j’éprouverai alors du plaisir à préparer le message et du plaisir à le transmettre.
Parler de ce que l’on aime est aussi l’une des meilleures façons de captiver l’auditoire. Il n’y a rien de plus ennuyant que de travailler sur un thème qui ne nous passionne pas et rien de plus ennuyeux qu’un orateur qui n’est pas passionné.
Je me souviens encore de ma professeure d’espagnol au collège. J’aimais retrouver son cours (même le vendredi après-midi, quand on n’a pas toujours envie d’étudier !) simplement parce qu’elle était passionnée !
Bien que nous soyons appelés à transmettre tout le conseil de Dieu, nous ne sommes pas nécessairement appelés à le faire tout seul.
Il m’a été parfois demandé de prêcher sur un thème, qui, soit ne me parlait pas, ou pour lequel je n’étais pas assez compétent. J’ai alors décliné l’invitation en proposant une autre personne plus qualifiée que moi pour traiter le sujet.
Si, par exemple, on me demandait de venir parler des dangers de l’occultisme, je suggérerais plutôt que soit contacté l’évangéliste Emmanuel Maennlein, un expert sur le sujet. Sur le thème d’Israël et la fin des temps , je proposerais d’inviter André et Hélène Vannieuwenhuyse.
Au fil des années, j’ai appris à discerner là où s’enflamme mon cœur et là où l’onction est la plus forte.
J’ai pris conscience que c’est lorsque j’annonce l’Évangile ou que j’encourage les chrétiens à s’engager dans le service de Dieu que je me sens vraiment porté. Ces deux axes sont comme les roues d’un vélo. On retrouve d’ailleurs ces deux passions comme un fil rouge au travers des pages de ‘Quittez la plage ! ’et de ‘C’est toujours possible !’. Ces deux livres reflètent mon ADN.
Quel est votre ADN ? Qu’est-ce qui fait battre votre cœur ?
La fin des temps ? Israël ? Le combat spirituel ? Les peuples qui n’ont toujours pas accès à l’Évangile ?
Certains messages m’ont tellement captivé que je ne me suis pas lassé de les prêcher des dizaines de fois. Je comprends parfaitement ces comédiens de one-man showqui sillonnent la France une année entière avec le même spectacle. Soir après soir, ils se donnent sur scène avec la même fougue.
J’ai toujours été passionné par ces héros de la foi peu connus de l’Ancien Testament. Leurs exploits ne sont souvent décrits qu’en quelques versets. Mais c’est suffisant pour construire tout un sermon.
L’histoire de Chamma en fait partie. Cet Israélite se retrouve sur un champ de lentilles, face à l’armée des Philistins. Il est tout seul et il gagne la bataille ! Ce récit m’a tellement captivé que j’ai embarqué Chamma avec moi sur les cinq continents !
Le 2 avril 2025, à Sochaux, se sont tenues les obsèques du pasteur Gilbert Ringenbach, parti à l’âge de 90 ans. Communicateur hors pair, comédien, chanteur-compositeur, évangéliste, Ringenbach a gardé, pendant toute sa vie, la même passion pour l’annonce de l’Évangile. Voilà un homme qui savait quel était son ADN. C’est sûrement ce qui lui a permis de tenir aussi longtemps.
Aujourd’hui, prenez le temps d’écrire quelques-unes des grandes vérités de la Parole de Dieu qui vous passionnent.
CHAPITRE 8 – L’HISTOIRE
Quand j’étais petit, ma maman venait, le soir, dans ma chambre et, assise au bord du lit, elle me racontait une histoire.
Tout le monde aime les histoires. Pas seulement les enfants.
C’est pourquoi nous aimons voir un bon film, ou lire un roman, une BD ou une biographie.
Il est dit que l’on se souvient 22 fois plus d’une histoire que d’une statistique.
Je ne comprends pas pourquoi, aujourd’hui encore, les orateurs (les politiciens en particulier !) utilisent si peu les anecdotes pour illustrer leurs propos. Combien de discours théoriques et abstraits à la tribune de l’Assemblée nationale ou aux Nations Unies sont oubliés le jour même !
La prochaine fois que vous allez à l’église, asseyez-vous au fond. Puis observez l’auditoire. Si jamais (par chance !) le prédicateur se met à raconter une histoire, vous verrez que le dos, les épaules, la tête des auditeurs se redressent.
Le simple fait de commencer par des paroles comme :
« Ça me rappelle l’histoire d’un vieux fermier au 19ème siècle qui… »
ou « Quand, j’étais petit, tous les mercredis avec mes parents… »
va tout de suite éveiller la curiosité des auditeurs.
Pour que votre histoire soit complète, utilisez les 4 ‘W’: When, Where, Who, What. Comme les quatre pieds d’une chaise : Quand, Où, Qui, Quoi, vont vous permettre de bien asseoir votre récit. Dans la phrase suivante, pouvez-vous repérer les 4 ‘W’ ?
« En 1981, sur une plage en Chine, les membres de l’association Portes Ouvertes ont livré, dans le plus grand secret, des tonnes de bibles… »
Depuis mon adolescence, je collectionne des anecdotes pour illustrer mes sermons. Je les trouve dans les calendriers à feuillets (comme ‘La Bonne Semence’), les revues, les livres (chrétiens ou pas)…
J’ai aujourd’hui des centaines de courtes histoires, triées par thèmes, que j’ai placées dans des enveloppes différentes : Partir en mission, l’Amour de Dieu, Pâques, le pardon, l’enfer et la mort, le retour de Jésus…
Certaines illustrations sont tirées de ce que j’ai observé dans la vie de tous les jours : une conversation dans la rue, une affiche sur le bord de la route, un livre à la médiathèque qui a retenu mon attention… Pour ne pas oublier, je les écris vite sur une feuille pour qu’elle puisse servir un jour d’illustration dans une prédication.
Si je donne une deuxième vie à ces illustrations anecdotes, je leur donne une troisième vie dans les chroniques « Ce que j’aimerais vous dire » diffusées sur les ondes de Phare FM. Ces messages d’évangélisation (qui ne dépassent pas 90 secondes) sont tous basés sur une histoire.
Les récits pour illustrer une vérité biblique ressemblent aux fenêtres d’une maison. La fenêtre laisse passer la lumière pour éclairer la pièce. Ces ouvertures permettent de respirer, d’éviter de se sentir enfermé. Il y a trop de sermons sans fenêtres. Il y a parfois une petite fenêtre, mais ce n’est pas suffisant pour permettre à l’auditoire de bien respirer.
Dans une maison, comme dans une prédication, il y a deux risques :
N’avoir que des murs : l’enseignement, la doctrine, la théorie.
N’avoir que des fenêtres : un enchaînement de petites histoires.
Pour illustrer à ses disciples que leur tristesse se transformerait bientôt en joie, Jésus leur donne cet exemple :
« Lorsqu’une femme accouche, elle éprouve de la tristesse parce que son heure de souffrance est venue, mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la douleur à cause de sa joie d’avoir mis un enfant au monde. Vous donc aussi, vous êtres maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira. » (Jean 16 : 21,22)
Pour montrer les dangers de la langue, le frère de Jésus écrit dans son épître : « Quand nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils obéissent, nous dirigeons ainsi leur corps tout entier. Voyez aussi les bateaux : même très grands et poussés par des vents impétueux, ils sont conduits par un tout petit gouvernail là où le pilote le veut. De même, la langue est un petit membre et elle peut se vanter de grandes choses. » (Jacques 3/3 – 5)
Et au cas où les images du mors ou du gouvernail ne seraient pas suffisantes, Jacques en ajoute une troisième :« Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! ».
Parfois, deux ou trois illustrations sont nécessaires pour s’assurer que l’ensemble de l’auditoire a bien compris.
Les meilleures illustrations viennent souvent en prêchant. Le Saint-Esprit vous rappellera une histoire ou un témoignage qui aura encore plus d’impact que ce que vous aviez préparé.
Pourquoi ne pas commencer à collecter vos propres illustrations, classées par thème ?
Si vous le souhaitez, je serais heureux de vous envoyer gratuitement l’ensemble de mes anecdotes.