LA PETITE DAME DU PREMIER ÉTAGE

Elle s’appelait Anastasie. Nous l’avons rencontré dans une Maison de Retraite en région parisienne, en juillet dernier, alors que nous visitions la grand-mère de Yukki.

La chambre d’Anastasie est entrouverte. D’une voix fragile, cette dame de 90 ans nous implore d’entrer.

Alors que la télévision diffuse un match de boxe en direct des Jeux Olympiques, cette femme frêle est assise dans sa chaise roulante, tenant avec difficulté un pot de yaourt. Elle nous raconte quelques bribes de sa vie.

Originaire de Bretagne, elle s’installe il y a bien longtemps à Paris pour travailler dans un grand magasin de chaussures.

Elle nous énumère son existence malheureuse :

  • «Je suis toute seule.
  • Je voudrais que quelqu’un me soutienne.
  • J’ai eu une vie de souffrance.
  • J’ai perdu mon mari à l’âge de 35 ans.
  • Je suis malheureuse comme tout.
  • J’ai eu envie de me ficher par la fenêtre. »

Anastasie ne voulait toutefois pas entendre parler de Dieu.

Récemment, nous sommes repassés à la Maison de Retraite. L’infirmière nous apprend que la petite dame du 1er étage s’est éteinte.

À travers la France, tous les jours ils sont nombreux, comme Anastasie, à s’éteindre, souvent seuls et oubliés du monde et de l’Église.

L’autre jour, nous étions à table avec Fabrice et Élodie, un couple chrétien en Bourgogne qui a pour vocation de chanter dans les EHPAD.

Que Dieu lève des jeunes et des moins jeunes pour transmettre la Vie à ceux qui sont aux portes de la mort.

Timothée et Yukki

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