LE CONSTAT

Après des années de mission en Asie du Sud-Est, c’est en avril 2019 que je suis rentré en France.

Depuis mon retour, en visitant les églises évangéliques de différentes dénominations, je réalise qu’il n’existe pratiquement plus de rencontres destinées aux inconvertis. 

Dans les années 90, je servais le Seigneur au sein des Assemblées de Dieu et dans l’Armée du Salut. Nous avions ce que l’on appelait des « réunions d’évangélisation ».

Ces rencontres avaient en commun des chants, des témoignages et des messages conçus pour ceux qui n’avaient encore jamais entendu le message de l’Évangile.

Des centaines d’églises implantées en France ont débuté justement par des réunions durant lesquelles, au moins une fois par semaine, le plan du Salut était annoncé. 

Beaucoup d’observateurs aujourd’hui reconnaissent d’ailleurs que la croissance phénoménale des Assemblées de Dieu en France (et dans le monde) vient en grande partie du fait que leurs églises sont nées suite à des réunions d’évangélisation. Si l’ABC de l’Évangile n’est pas proclamé dans ces œuvres naissantes, le reste de l’alphabet n’a pas beaucoup de sens. 

Les assemblées que mes parents ont implantées en France sont justement nées de cette façon, dans les villes de Gannat, du Puy en Velay, de la Bourboule, de Péronne et de Boulogne-sur-Mer. Ces églises n’ont pas débuté par des cultes, mais par des réunions d’évangélisation. 

Puisque ces types de réunions n’existent plus, il peut parfois être difficile de nos jours d’inviter nos voisins ou nos collègues de travail inconvertis à l’église.

Avez-vous déjà convié des amis non chrétiens à se joindre à vous au culte ? Par politesse ou par curiosité, ils acceptent de venir. Vous êtes vraiment heureux qu’ils aient répondu à votre invitation, mais, en même temps, vous êtes un peu anxieux, à savoir si ça va leur plaire ou pas. Assis à leurs côtés à l’église , vous priez en silence pour que la louange et la prédication touchent leurs cœurs. Sur le chemin du retour, vous leur demandez timidement s’ils ont apprécié cette première expérience dans une église évangélique. Dans leur regard, vous pouvez lire : « En fait, je n’ai pas trop bien compris. Je ne suis pas sûr de vouloir y retourner ». 

Alors que l’église était accueillante et la louange vivante, les cœurs des inconvertis n’ont pas été nécessairement touchés.

Je ne dis pas qu’il nous faut à tout prix reprendre le même format qui existait dans les années 50 ou 60. Ce qu’il faut, par contre, c’est renouer avec des rencontres destinées à ceux qui ne connaissent pas Jésus comme leur Sauveur. Le format peut varier : il peut s’agir de réunions consacrées exclusivement à l’annonce de l’Évangile ou de cultes « spécial évangélisation », par exemple.

Évidemment, ces réunions n’ont de sens que si nous partageons notre foi avec nos voisins et nos amis inconvertis. Ils viendront plus facilement à une rencontre d’évangélisation si nous avons déjà tissé des liens avec eux. 

Après avoir, au fil des années, visité des centaines d’églises en France et sur les cinq continents, je crains qu’un grand nombre de nos églises n’aient jamais (ou pas depuis longtemps) annoncé le Salut. Je crains que de nombreuses âmes précieuses dans nos auditoires se sentent bien parmi nous sans avoir compris qu’elles étaient perdues et ce qui leur fallait faire pour être sauvées.

Je crains aussi que de nombreux pasteurs soient convaincus que certains membres de leur assemblée font partie du corps du Christ, alors qu’ils n’ont jamais vécu de conversion.

Ce que l’on reprochait autrefois à ceux qui fréquentaient l’Église catholique nous touche aujourd’hui : croire que fréquenter semaine après semaine une église nous garantit une place au ciel.

QUE FAIRE ?


« Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir… » (Apocalypse 3 v 2 )

 

LES CHANTS

Et s’il fallait revoir d’abord le contenu de nos chants ?

Les chants de louange sont l’expression de nos cœurs reconnaissants envers Dieu, l’expression de cœurs déjà régénérés.

Si les chants de louange sont excellents et font beaucoup de bien au peuple de Dieu, il nous faut également retrouver (et composer !) des chants qui interpellent ceux qui n’ont pas encore donné leur vie à Christ. Ce qui devrait caractériser les chants d’évangélisation (qui ont pratiquement disparu de nos répertoires), c’est qu’ils s’adressent au cœur du pécheur.

Le point en commun avec des chants bien connus tels que : Tu peux naître de nouveau, tu peux tout recommencer, balayer ta vie passée…’ et ‘Si tu veux le bonheur, le vrai bonheur, laisse entrer Jésus dans ton cœur…’, c’est qu’ils s’adressent à ceux qui ne connaissent pas Jésus. 

Le Saint-Esprit se sert souvent de ces simples refrains pour travailler les cœurs. Combien de fois ces chants ont-ils réussi à faire fondre les plus résistants !

Ces cantiques sont devenus aussi les meilleurs alliés du prédicateur. Ils lui faciliteront la tâche quand viendra le moment d’annoncer l’Évangile. Le cœur, comme de la terre endurcie, vient d’être travaillé par les chants. Il est alors souvent prêt pour la graine qui sera déposée pendant la prédication. 

L’Évangile chanté a pour vocation de préparer les auditeurs à l’Évangile prêché.

Maryvonne, une retraitée, me racontait récemment comment elle s’est convertie en 1992, dans l’Est de la France. Elle est entrée sous un chapiteau où se tenait une campagne d’évangélisation. Avant la prédication, une chorale a entonné le cantique Attaché à la croix pour moi. Alors qu’elle écoutait ce chant pour la première fois, elle aperçu sur l’estrade une vision du visage de Jésus crucifié. Cette dame fut bouleversée. À la fin du cantique, son cœur était déjà prêt à écouter l’Évangile prêché. Ce soir-là, quand l’invitation a été lancée, elle s’est avancée pour donner sa vie à Dieu. 

Un des responsables de l’Armée du Salut pour la France et la Belgique m’écrivait ceci il y a quelque temps : « Certains chants d’autrefois préparaient les gens à la prédication. Il y avait ce chant qui bouleversait les cœurs durs : Je voudrais vous dire à genoux combien l’amour du Christ est doux, plus doux que je ne puis le dire… ». 

Si l’on observe de près l’Histoire de l’Église, on s’aperçoit que les chants d’appel au Salut ont beaucoup contribué à la conversion des masses. Tous les grands évangélistes et les revivalistes avaient compris l’importance des chants d’évangélisation pour interpeller les auditoires quant à leur condition de pécheurs : de George Whitefield au 18e siècle à Kalevi Lehtinen au 20e siècle. De John Sung en Chine à Johann Marsbach aux Pays-Bas. 

Ils sont nombreux les témoignages de ces « pécheurs notoires » qui furent justement convaincus et terrassés au moment où l’Évangile était chanté. 

Je partageais récemment un repas avec un couple pastoral près de Paris. L’épouse, dont le mari conduit la louange à l’Église, mentionnait qu’il faisait partie 30 ans plus tôt d’un groupe qui chantait l’Évangile. Elle en parlait avec une certaine nostalgie, reconnaissant la main de Dieu sur ces jeunes chanteurs qui annonçaient par leur musique la Bonne Nouvelle à travers la France. Elle a haussé les épaules et soupiré : « Ah, ça rappelle de bons souvenirs ! Mais maintenant, c’est fini ».  

Je lui ai répondu : « Et pourquoi faudrait-il que ce soit fini ? » 

Si le style de musique change en effet au fil du temps, le principe de chanter l’Évangile devrait rester. Que Dieu lève de nouveaux compositeurs qui écriront pour les auditoires d’aujourd’hui des chants d’invitation au Salut ! 

Depuis les célèbres Tel que je suis et Tu peux naître de nouveau, ils se sont faits rares les compositeurs qui ont pris la relève. 

Pour je ne sais quelles raisons, certains grands thèmes de la Bible ont été retirés de nos répertoires de chants. Le retour de Jésus, l’enfer et l’appel à la mission, par exemple.

Si l’on avait le malheur de passer une minute en enfer, les contenus de nos chants, de nos prédications, de nos livres chrétiens et de nos conférences ne ressembleraient pas à ce qu’ils sont aujourd’hui.

Certaines Églises n’ont pas mentionné le retour de Jésus depuis tant d’années que plusieurs de leurs membres seront les premiers surpris quand la trompette sonnera et que Jésus apparaîtra !

Un missionnaire suisse, qui sert en France depuis longtemps, me confiait : « Je constate depuis quelques années que dans nos églises tout s’est uniformisé : le contenu de nos cultes, les instruments et nos chants. Il n’y a plus d’originalité. Toutes les Églises se ressemblent ».

Au moment où j’écris ce texte, j’écoute l’évangéliste Gilbert Ringenbach chanter. C’est vrai que c’est un vieil album. Au-delà du genre de musique que j’aime bien (balade/ jazz manouche), c’est le contenu de ses chansons qui m’interpelle. Son album, à l’époque, pouvait être remis entre les mains de n’importe quel inconverti. Pendant près de 60 ans, Gilbert Ringenbach a réussi là où beaucoup d’artistes chrétiens ont échoué : chanter le message de l’Évangile. 

Vers l’an 2000, il me semble qu’il y a eu comme un grand tournant dans le monde de la musique chrétienne francophone. De nombreux artistes ont abandonné ce qui faisait leur ADN : au lieu de chanter pour ceux qui ne connaissent pas Jésus, ils se sont tournés exclusivement vers la louange.  Ces artistes ont cessé leurs tournées d’évangélisation. Les concerts de louange ont remplacé les réunions d’évangélisation. Si la louange a évidemment sa place, elle ne doit en aucun cas effacer de nos églises ces artistes que Dieu a appelés à chanter l’Évangile.

Ce qui caractérisait les groupes comme Jude 25, Image ou le couple Danie et Moïse, c’est que non seulement ils chantaient pour des auditoires composés de non-chrétiens, mais ils avaient aussi leur propre style de musique. Comme l’a fait remarquer cet ami missionnaire suisse : « Nous avons fini par tous nous uniformiser. » 

Récemment, je me trouvais avec deux amis missionnaires dans un restaurant. La conversation a tourné autour de la question : « Quel est le meilleur moyen pour atteindre les Français avec l’Évangile ? »

Le lendemain, j’ai peut-être trouvé un élément de réponse. 

Mon épouse et moi avons pris la route pour le village de Bergheim, près de Colmar.

L’église catholique en cette fin d’après-midi s’est vite remplie. Nous étions là pour assister au concert de la chorale Alsace Gospel Choir, un ensemble de plusieurs dizaines de choristes chrétiens évangéliques, sous la direction de Don Grigg.

Quelle soirée ! Pendant près de deux heures, 350 personnes ont pu écouter la Bonne Nouvelle. 

Le curé a relevé qu’il n’avait jamais vu autant de monde dans sa paroisse ! 

Tous les chants en anglais étaient traduits en français sur un grand écran. (Si chaque groupe Gospel en faisait autant, les auditeurs pourraient ainsi lire l’Évangile.)

Don Grigg a sans aucun doute trouvé une clé : présenter Jésus au travers du Gospel, un style de musique qui passe très bien en France. 

Au cours de la soirée, l’onction du Saint-Esprit était palpable. J’ai été ému jusqu’aux larmes par la beauté des chants, mais aussi de voir tant de Français – la plupart âgés – entendre l’Évangile.

 

 

 

LE TÉMOIGNAGE

Témoigner publiquement de ce que Jésus a fait dans nos vies est un moyen puissant de toucher les cœurs.

Comme pour les chants d’évangélisation, les témoignages de conversion et de guérison peuvent interpeller l’auditoire et préparer les cœurs pour la prédication.

Le témoignage est si puissant qu’un mouvement d’évangélisation comme Les Hommes d’Affaires du Plein Évangile a construit chacune de ses rencontres publiques autour d’un témoignage. D’ailleurs Voix, leur ancien magazine traduit en de multiples langues et diffusé dans le monde entier, ne contenait que des témoignages. 

C’est aussi ce que fait le groupe ResKP : des jeunes qui sillonnent la France pour partager leur témoignage. 

Ma mère me disait souvent : « Si jamais les Témoins de Jéhovah viennent frapper à la porte, ne perds pas ton temps à débattre de la doctrine. Raconte-leur simplement ton témoignage. » 

Il est plus difficile de réfuter un témoignage qu’un point de doctrine, parce qu’un récit vécu, c’est notre histoire, et nos interlocuteurs n’osent pas nous contredire en général.

Petit, je fréquentais beaucoup les Tziganes. Mon père a d’ailleurs commencé au début des années 60 son ministère parmi le peuple gitan. Les rassemblements Vie et Lumière, souvent sous chapiteau, se caractérisaient par des chants d’évangélisation suivis de témoignages. 

Ceux, qui, dans le public, entendent raconter un récit de vie changée se disent souvent : « Si Jésus l’a fait pour eux, il pourrait le faire aussi pour moi. »

Nicky Cruz, ancien chef de gang, a passé sa vie entière à témoigner dans le monde entier de sa rencontre avec Jésus. Son récit a touché des millions de personnes. Son témoignage est devenu plus puissant que son poignard. La Bible dit : Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage (Apocalypse 12.11).

 

LA PRÉDICATION 

Chaque culte de nos églises en France comporte une prédication.

Dieu soit béni, le sermon est toujours là ! (Bien que parfois le temps de louange est tellement long que le message se retrouve presque à la fin.)

Si la prédication est toujours présente, la proclamation de l’Évangile se fait par contre de plus en plus rare. 

Ces vingt dernières années ont montré le grand déclin de l’annonce du Salut au sein de nos communautés.

Quand les réunions dites « d’évangélisation » ou les réunions de Salut ont cessé, la prédication de l’Évangile n’a souvent pas été préservée au culte le dimanche matin.

Le sermon est resté, mais la proclamation de la conversion pour les perdus a, dans la majorité des églises, disparu. 

Certaines églises n’ont pas ou plus prêché la repentance et la foi en Jésus à tel point que beaucoup de ceux qui assistent au culte ne savent toujours pas qu’ils sont perdus. Ils viennent fidèlement à l’église, chantent comme les autres, lèvent les mains, donnent même à l’offrande, mais en ignorant qu’ils sont perdus. 

Le pasteur compte dans son assemblée des sympathisants, mais pas nécessairement des disciples de Christ.

Erlo Stegen, dans son livre Réveil parmi les Zoulous, écrit : « Il ne sert à rien de demander à quelqu’un d’accepter Jésus-Christ avant qu’il réalise qu’il est pécheur. Il est inutile de dire à quelqu’un d’aller chez le docteur s’il ne sait pas qu’il a le cancer. Prouvez-lui qu’il a le cancer, et vous n’aurez pas besoin de lui dire d’aller chez le docteur, il ira de lui-même ».

Je vois beaucoup de gens chanter à l’église : Je suis sauvé, alléluia, je suis sauvé…, sans savoir qu’ils ne le sont pas. C’est un peu comme si un célibataire chantait : Je suis marié, je suis marié, alléluia, je suis marié…

L’Église a terriblement besoin de renouer avec la prédication de la croix ! 

Chaque jour, dans le Temple et dans les maisons, ils ne cessaient pas d’enseigner et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus le Messie (Actes 5.42).

Philippe descendit dans la ville de Samarie et y prêcha le Christ. Les foules toutes entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les signes miraculeux qu’il accomplissait (Actes 8. 5-6).

Ces dernières années, j’ai commencé à prêcher l’Évangile (ou à l’inclure dans mon sermon) lors des cultes des églises que mon épouse et moi visitons. J’ai été agréablement surpris de voir qu’au moment de l’appel à la conversion , des hommes, des femmes et des enfants se donnent à Christ. Parfois le pasteur semble être le premier surpris de les voir se lever pour recevoir Jésus comme leur Sauveur personnel.

Je prêchais un jour à une réunion de jeunesse. Certains jeunes, à l’annonce de l’Évangile, me regardaient avec attention et avec étonnement. Je me demandais en prêchant si ces adolescents qui fréquentent semaine après semaine l’église avaient déjà un jour entendu l’appel au Salut. 

Spurgeon, le célèbre prédicateur anglais, a dit : « Je bâtis toute ma théologie sur ces quelques mots : Jésus est mort pour moi ».

L’Église a aussi terriblement besoin d’une nouvelle génération d’évangélistes. L’Écriture nous apprend qu’il existe cinq ministères. Aujourd’hui, j’observe que, dans beaucoup d’églises, il y a seulement le ou les pasteurs, et le leader de louange.

Un grand nombre d’évangélistes ont pris le costume de pasteur. Ils me font penser au jeune David à qui le roi Saül a remis son armure pour combattre Goliath.

David portait un habit qui ne lui convenait pas. Mais c’est muni d’une fronde et de quelques pierres qu’il est allé au combat et qu’il a gagné. 

Hier, j’ai terminé de lire la biographie de l’évangéliste Archange Schténégry. Ce Gitan qui n’avait passé que deux semaines à l’école est devenu, grâce à sa fronde et ses quelques pierres, un puissant outil entre les mains de Dieu. Archange avait compris qu’il n’était pas appelé au ministère de pasteur mais à celui d’évangéliste. Je ne l’ai entendu prêcher qu’une fois, en 1995 dans son église Rencontre et Espérance à Paris. Je n’ai jamais oublié cette formidable réunion. Archange s’était associé au frère Barma qui avait, lui, le ministère de pasteur et d’enseignant. 

Une des pires choses qui puisse arriver à un serviteur de Dieu, c’est de se rendre compte à la fin de sa vie qu’il a endossé un ministère qui n’était pas le sien.

Je prêchais récemment en région parisienne à une pastorale de pasteurs venus de différentes régions de France. Je les ai interpellés : « Où sont les évangélistes français ? Où sont les Luis Palau et les Reinhard Bonnke français ? »

Luis Palau, qui fut l’un des plus grands évangélistes du 20e siècle, rappelait souvent qu’il nous faut à la fois témoigner de façon individuelle, de un à un, mais qu’il nous faut aussi proclamer la Bonne Nouvelle aux foules. L’un ne va pas sans l’autre. C’est ce qui a caractérisé le ministère de l’Apôtre Paul comme celui de Catherine Booth ou de Billy Graham.

Jésus parlait parfois avec une seule personne, comme au bord du puits avec la Samaritaine, ou face à un auditoire, comme dans une synagogue ou en plein air. 

 

Si évidemment l’évangélisation en général (et sous toutes ses formes) est vitale, cet article veut mettre l’accent sur la nécessité de renouer dans nos églises – comme en dehors de nos églises – avec la proclamation de la repentance, d’encourager les ministères d’évangélistes et de recréer des lieux où l’Évangile est annoncé. 

Je suis conscient aussi que les réunions d’évangélisation ne sont pas les seules formes d’annonce de l’Évangile : le Parcours Alpha, par exemple, a permis à des milliers de Français de découvrir la Bible. Par cet article, je veux simplement inviter les églises à renouer avec l’Évangile chanté, témoigné et prêché.

Je suis convaincu que la prédication de la repentance et de la foi qui sauve est notre seul espoir. Dans un monde qui chancelle et qui tremble, la proclamation de la croix est notre seul salut. Notre génération a besoin de connaître l’amour de Dieu et le pardon gratuit qu’il nous offre.

 

Un prédicateur italien annonçait l’Évangile en Calabre.

Dans un petit village, une pauvre femme, dont le mari était violent et alcoolique, alla écouter l’Évangile. Elle fut si touchée par le message de l’amour de Dieu qu’elle en parla à son mari. Il répondit : « Si tu retournes là-bas, je te tue ! » Bien que sachant son mari capable d’exécuter sa terrible menace, elle se rendit de bonne heure à la réunion d’évangélisation, après avoir prié.

Elle raconta à l’évangéliste sa situation. Il l’encouragea et l’assura que Dieu était plus fort que son mari.

L’homme, constatant l’absence de sa femme, se douta bien du lieu où elle pouvait se trouver. Furieux, il alla se poster à la porte de la salle, une hache à la main. À cause de la chaleur, la porte était ouverte et l’on pouvait bien distinguer la voix forte du prédicateur. Le mari entendit le message de la grâce offerte à tous. La parole de Dieu se mit à briser son cœur dur. Il laissa tomber sa hache…

Vers la fin de la rencontre, l’évangéliste, qui ne savait pas où se cachait l’homme violent, pria pour lui, demandant à Dieu de le délivrer de la boisson et de le rendre heureux.

L’assistance se dispersa. Quand le mari vit passer sa femme, il la prit avec douceur par le bras pour rentrer à la maison. Ils se mirent alors tous les deux à genoux et se donnèrent à Christ. Ils devinrent par la suite de fidèles témoins de la grâce inconditionnelle de Dieu.

La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu (1 Cor 1.18). 

 

UNE IDÉE DE PROJET

 

Pourquoi ne pas lancer des rencontres d’évangélisation avec les trois composantes suivantes :

LA MUSIQUE ET LES AUTRES FORMES D’ART 

Si la musique est un moyen de toucher les inconvertis, il n’est pas la seule forme d’art. La danse, le théâtre, les marionnettes, les conteurs, les artistes peintres peuvent aussi contribuer à présenter avec puissance l’Évangile.

LE TÉMOIGNAGE 

Lors d’une rencontre, un ou deux invités expliquent comment Dieu a changé leur vie.  Soit de façon traditionnelle (seul face au public), soit sous forme d’une interview (en mode talk-show), chacun assis dans un fauteuil.

LE MESSAGE

Un orateur annonce le message du Salut en invitant les auditeurs à se tourner vers Jésus.

CONCLUSION

Ces trois formes de rendez-vous que j’appellerai « les rencontres tabourets » (3 pieds) peuvent avoir lieu n’importe où : dans une église, une salle des fêtes, un théâtre, un café, en plein-air, etc.

Ce projet, qui ne met pas en avant une église particulière, a pour seule vocation de communiquer le message de l’Évangile. 

Retrouvez les réactions que cet article a suscités, en cliquant sur : https://timotheepaton.com/ce-quils-en-pensent/